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| [RP] Courrier de la république libre de Genève | |
| | Auteur | Message |
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Iskander
Nombre de messages : 3 Date d'inscription : 29/09/2012
| Sujet: [RP] Courrier de la république libre de Genève Sam 29 Sep - 13:21 | |
| - Citation :
Genève, le 29 septembre 1460
Votre Saintenté, Eminences, Monseigneur de Richelieu, Monseigneur de Nivellus, Messeigneurs,
J'espère que la présente vous trouve en pleine félicité.
Par la présente, je viens vous informer de ce qui se passe relativement à votre Eglise à Genève, et vous solliciter.
Monseigneur Tibère d'Arcis, que vous avez nommé évêque à Genève, ne convient pas du tout à la ville et à ses gens.
Vous avez envoyé plusieurs croisades contre notre ville, menées par quelques gens loyaux à l'Eglise, droits et honnêtes, trainant derrière eux la crapule des royaumes, aventuriers de tous poils qui, sous prétexte d'une noble cause, cherchaient au mieux à tromper leur ennui et, pour beaucoup, sont venus montrer au monde ce dont la lie de l'humanité était capable.
Les croisades ont reflué. Personne ne s'est avoué vaincu. Personne n'a été déclaré vainqueur. Mais tous les genevois, réformés ou aristotéliciens, ont été meurtris par elle. L'Eglise, la leur ou celle de leurs voisins, a été leur tourmenteur.
Genève a continué à pratiquer le simultaneum, permettant à chacun de suivre son chemin vers Dieu et de vivre en paix avec son voisin, aristotélicien romain ou aristotélicien réformé, ou, comme moi, n'ayant pas encore trouvé mon chemin vers Dieu.
Vous nous avez ensuite envoyé un évêque, Monseigneur Tibère d'Arcis, portant pour tout expression de l'amour de Dieu pour les hommes sa morgue et son mépris de nos gens. Aux questions qui lui sont posées sur le chemin de Dieu, il ressasse les réponds et répète par coeur le dogme et les textes, sans accéder au dialogue, conspuant les "hérétiques" sans chercher, par une action sereine, à les amener à se poser des questions sur leur foi et, qui sait, à la amener dans le giron de l'Eglise.
Je suis particulièrement déçu par lui. Il eût pu être le ferment d'un nouvel équilibre à Genève. Il eût pu réconcilier les genevois avec l'Eglise. Il eût pu ... et en somme n'est que cela, espoirs déçus.
Il a la qualité de son défaut : il est tenace. Des insultes qu'il a commises à l'égard des gens de Genève, par son attitude ou par ses paroles, il en a sans doute reçues autant en retour, blessé toujours dans son honneur ou dans son orgueil, sans jamais réaliser à quel point il avait blessé les gens en retour.
Le fait qu'il soit général d'une milice qui se fait nommer l'ordre de Tau ne facilite pas les choses. Et le fait que cette milice est venue, par son ordre semble-t-il, assassiner deux genevois, en terre genevoise, sans autre forme de procès, rend les choses plus compliquées encore. Et l'un d'eux au moins était un aristotélicien romain, baptisé.
Pourquoi donc nous l'avez-vous envoyé ? Quel message vouliez-vous envoyer aux genevois en envoyant une telle personne pour représenter l'Eglise à Genève ? Ces questions sont sans réponses, et nous laissent perplexes, tous.
Genève ne sera pas convertie par le sabre, vous le savez, quelle que soit sa forme.
Nous eussions préféré un prélat docte, un théologien habile, un missionnaire, un homme bon, qui eût pu non pas forcer, mais comprendre, aider, montrer, guider, tout cela.
Pourquoi nous avez-vous envoyé un tel prélat ?
Je nourris, en écrivant la présente, l'espoir que vous saurez réorienter votre action à Genève.
Mais cela vous appartient.
Par contre, il m'appartient de faire appliquer nos lois à Genève.
Nous avons deux lois fondamentales que Monseigneur Tibère refuse de respecter.
La première est la charte de prime allégeance. Genève est libre, indépendante et souveraine, et ne saurait souffrir une personne qui prête une allégeance plus grande qu'à elle et qui exerce les droits de bourgeoisie, notamment celui d'être électeur ou candidat aux élections municipales. Monseigneur Tibère en a été informé. Nous avons longuement discuté, et nous avons convenu qu'il pouvait venir s'établir à Genève, et exercer son ministère librement sans devoir prêter ce serment.
Or, le fait est qu'il a transgressé cette loi, en se présentant aux élections municipales à Genève, sans avoir reconnu sa prime allégeance à Genève.
J'ai donc déposé plainte contre lui, et il est actuellement en procès pour cela, et pour le meurtre qu'il aurait commandité, que j'ai évoqué ci-avant.
Nous lui assurons un procès équitable, je m'en porte garant.
La seconde loi, que j'ai déjà évoquée ci-avant, est celle sur le simultaneum. En somme, aristotéliciens romains et aristotéliciens réformés peuvent librement suivre leur chemin vers Dieu à Genève. Ces lois organisent cela, sobrement.
Un des aspects de cela est l'élection des représentants des cultes précités par leurs croyants. Nous n'avons pas de concordat et organisons donc les choses par nous-même. Notre loi dit que si un des cultes n'a pas de représentant à Genève, son culte ne peut être célébré dans les lieux de cultes, qui sont municipaux à Genève.
Le culte réformé a eu un seul candidat pour le représenter, en la personne de Nicbur.
J'ai sollicité Monseigneur Tibère pendant toute la période de dépôt de candidature, qui s'est achevée ce soir, à Vêpres. Il n'a rien voulu entendre, même pour le salut des croyants de l'Eglise aristotélicienne romaine à Genève. Aussi ais-je été grandement soulagé quand Dame Istanga s'est présentée pour cette élection, en qualité de représentant du culte aristotélicien romain.
Et Monseigneur Tibère m'a d'autant plus déçu, car je lui ai expliqué qu'il ne devait pas prêter serment de prime allégeance pour cela, juste se présenter à cette élection. Il eût ainsi, par un tel acte, respecté à la fois la volonté de celle qui l'a commandité à Genève, et la volonté des genevois.
Quoiqu'il en soit, Dame Istanga de Lendelin représente désormais les aristotéliciens romains de Genève, pendant deux mois à compter de ce jour et jusqu'aux prochaines élections. Je voulais vous informer tout particulièrement de cela.
Votre Sainteté, Eminences, Monseigneur de Nivellus, Monseigneur de Richelieu, Messeigneurs, à la lecture de tout ce qui précède, vous comprendrez ma requête : rappelez votre évêque, rappelez cette personne qui ne parvient pas à parler aux gens de Genève.
Je reste persuadé qu'il est possible de mener débats religieux et controverses à Genève, autrement qu'à coup d'épée. Vous le savez, tout le monde devient sourd quand on vous tape dessus. Surtout quand ce discours concerne Dieu et tout l'amour qu'il a pour nous.
Si vous le souhaitez, envoyez-nous un nouvel évêque, qui ait à coeur d'apprendre à aimer les genevois et à les guider sur le chemin de Dieu.
Dans l'espoir de vous lire bientôt, je vous prie de croire, Votre Sainteté, Eminences, Monseigneur de Richelieu, Monseigneur de Nivellus, Messeigneurs, à l'assurance de ma parfaite considération.
Iskander Avoyer de la République libre de Genève
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| | | Iskander
Nombre de messages : 3 Date d'inscription : 29/09/2012
| Sujet: Re: [RP] Courrier de la république libre de Genève Sam 6 Oct - 12:29 | |
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| | | Iskander
Nombre de messages : 3 Date d'inscription : 29/09/2012
| Sujet: Re: [RP] Courrier de la république libre de Genève Sam 6 Oct - 12:31 | |
| - Citation :
- Monseigneur de Nivellus,
Je vous ai transmis copie du courrier de Monseigneur Ludovi de Sabran.
Voici copie de la réponse de Genève à ce courrier.
Cordialement,
Iskander Avoyer de la République libre de Genève
- Citation :
Genève, le 6 octobre 1460
A Monseigneur Ludovi de Sabran, représentant l'Eglise Aristotélicienne Romaine,
Monseigneur,
Nous avons bien reçu votre épitre du 4 octobre dernier. Elle a retenu toute notre attention.
Nous notons à quel point votre paradigme est éloigné du nôtre.
Genève est libre et souveraine et n'est liée par aucun concordat. De ce fait, nos autorités temporelles ne sauraient se plier à aucune injonction spirituelle sur base de leur seule primauté, qui n'est pas, ni n'est reconnue. Et cela vaut tant pour le culte aristotélicien romain que pour le culte aristotélicien réformé. Je ne qualifierai ni l'un, ni l'autre d'orthodoxe.
Dieu doit sans doute bien se rire de nous, de nous voir ainsi quereller sur la manière de suivre le chemin qui mène à Elle, ou à Lui. Le Simultaneum permet cette quête du chemin de Dieu. Et c'est sur le chemin de cette quête que Genève se place.
Le Simultaneum permet à chacun de tremper sa propre Foi à la lumière de la Foi de l'autre. Je ne le vois pas "mal" en soi, mais dangereux pour les simples d'esprits ou pour ceux dont la Foi n'a jamais été mise à l'épreuve, n'a jamais été construite, pièce par pièce. Celui-là verra sa Foi ébranlée à Genève, ou, à l'instar de Monseigneur Tibère, s'enfermera dans des raisonnements tout faits, qu'il n'a jamais compris, les répétant sans cesse pour les croire plus forts, sans vraiment en mesurer la force.
Et, oui, nous comprenons que le Simultaneum vous fasse peur. Mais cela ne devrait pas être le cas, si votre Foi est forte, et bâtie sur du granit. Si elle est bâtie sur du sable, je comprends que vous le craigniez.
Nous acceptons tout à fait le fait que Monseigneur Tibère ne puisse prêter serment de prime allégeance à Genève, du fait de son état et de son sacerdoce. C'est la raison pour laquelle il a pu s'installer en notre ville, mais en renonçant à ses droits de bourgeoisie. Cela lui permettait d'exercer librement son ministère. Il l'avait accepté, mais il l'a renié. Et nous pensons que ce fut déraison de sa part.
Il a par ailleurs fort exprimé sa haine pour Genève, telle qu'elle est, ses institutions et ses gens, par ses paroles, ce qui n'est pas interdit à Genève, et par ses actes, ce qui l'est beaucoup plus, d'autant plus qu'ils ont été fort méchants et ont très gravement violé nos lois, au point que notre juge a décidé de le condamner à la peine de mort. Sa décision a été confortée par le fait que Monseigneur Tibère a quitté la tribunal en cours de procès, refusant sa juridiction quand l'argument qu'il invoquait a été balayé et, je pense, qu'il a senti qu'il allait perdre, chose qu'il se refuse à reconnaître. Eût-il fait amende honorable, sans doute en eût-il été autrement. Mais cela, Dieu seul le sait maintenant.
Je dois également vous avouer que cette peine n'a pas pu être exécutée, contre notre gré et malgré nous. En effet, notre bourreau s'est manifestement volatilisée, emportant Monseigneur Tibère avec elle. Nous ignorons où elle le retient présentement, dépouillé de ses attributs, et craignons pour sa vertu. Il y a là grande faute de la part de notre bourreau, faute irréparable en ce sens que seule la peine qu'elle aura imposée à Monseigneur Tibère aura pu être appliquée, même contraire au jugement. Il est pour ainsi dire son jouet.
Nous ne pourrons donc pas exécuter Monseigneur Tibère, comme la sentence l'imposait. Mais nous poursuivrons notre bourreau pour son forfait, et Monseigneur Tibère, s'il s'est fait son complice, l'a subornée ou l'a conduite à satisfaire son vice, ce qui n'est pas encore établi ce jour. Et s'il est innocent, il pourra lui réclamer réparation pour les sévices qu'il aura indûment subis entre ses mains.
Dame Istanga a souhaité répondre pour ce qui la concernait. Nous lui laissons entière liberté en cela, comme cela se doit.
Je vous prie de croire, Monseigneur, à l'assurance de ma parfaite considération.
Iskander Avoyer de la République libre de Genève
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